shoti

La Géorgie a toujours été une terre à blé. Des variétés sont recensées ici qui ne poussent nulle part ailleurs et tout porte à croire que ces terres constituent l’un des berceaux de l’histoire de cette céréale reine. Ce n’est pas sans raison que lorsque Jason et les Argonautes entreprirent leur mythique expédition pour récupérer la toison d’or, ils se dirigèrent vers l’ancienne Colchide, la Géorgie actuelle.

Dans nos livres d’histoire, la toison d’or en question est celle d’un bélier. Pélias, le roi d’Iolcos, qui a dépossédé Eson, le père de Jason de son trône, exige cette toison en échange de la restitution de celui-ci. Avec l’aide des déesses Athéna et Héra, Jason, entouré des Argonautes (parce qu’ils ont pris place à bord de l’Argo, le rapide), parvient à surmonter toutes les épreuves et à rapporter la toison. Mais pourquoi ne pas penser que cette belle histoire traduit d’abord et avant tout le besoin des Grecs d’aller chercher le blé qui poussait si mal en Attique, là où ils étaient certains d’en trouver. Cette toison d’or est donc, très certainement, un champ de blé géorgien.

La préparation des shotis est celle de tous les pains plats qu’on trouve sur le pourtour de la Méditerranée. On abaisse au rouleau une pâte de farine de blé et d’eau, ensemencée au levain et aujourd’hui à la levure pour former des losanges allongés (50 cm) auxquels on donne une allure d’esquif. Peut-être en souvenir de l’odyssée de Jason et des Argonautes embarqués à bord du navire Argo. Rien ne permet de le dire. Rien ne nous en empêche non plus. Cette pâte en losange est ensuite collée sur les parois du tone, un four-puits en terre cuite.