markouk

Le principe d’abaisser un pâton de pâte peut très bien ne pas trouver de limite. Vous pouvez vous arrêter une fois obtenue une abaisse d’une épaisseur déterminée, en fonction de l’usage que vous en aurez. Mais vous pouvez pousser le bouchon, en l’occurrence le rouleau beaucoup plus loin.

C’est l’idée qui a dû traverser un jour l’esprit d’une femme aux prises avec sa pétrissée. Elle a poursuivi jusqu’à obtenir un disque de pâte d’un mètre de diamètre. De quelle nationalité était-elle ? Qui le dira ? On se plaît aujourd’hui à dire que le markouk est la preuve que l’aventure des « mouchoirs de pain » a débuté au Liban. Pourquoi non ? On en trouve cependant aussi en Syrie.

Une fois la cuisson réalisée sur le saj, une plaque de tôle léchée par les flammes du foyer, en quelques secondes, l’aventure du markouk (qui signifie en arabe « aplati en couche fine ») commence bel et bien. Comment procéder avec une surface de pâte semblable ? Comment sortir le pain de la boutique, le rapporter chez soi ? Vous avez sans doute acquis déjà des tentures, des tissus ou de grands châles indigènes. Vous avez donc la réponse. On plie le markouk comme on le ferait d’une pièce de drap, d’un grand mouchoir.

Les usages qu’on peut retirer de ce voile de pâte sont innombrables. Mais par-dessus tout, la finesse de l’abaisse posée sur le saj signifie sa prompte et complète dessiccation et, par conséquent, un inconvénient et un avantage. Le markouk est sec très vite. Mais une fois durcie, la feuille se conserve parfaitement durant près de quinze jours.