tapalapa
Forme : celle d’une baguette courte
Pays d’origine : Sénégal
Marque de fabrication distinctive : fait à partir d’un mélange de mil et de blé, voire de maïs, auquel on peut ajouter de la farine de niébé
Catégories : (3) ensemencé à la levure, cuit au four, le tapalapa fait donc partie des pains qui possèdent une croûte
Signe particulier : les Sénégalais ont tout récemment redécouvert ce « pain de brousse »
Ingrédients : farine de blé ; farine de mil ; farine de maïs ; farine de niébé ; levure de boulanger ; sel ; eau
Sénégal
Pour dégonfler sa facture céréalière, le blé étant importé, le gouvernement sénégalais a tenté ces dernières années de relancer la consommation du mil produit localement. Il a notamment cherché à promouvoir le pamiblé qui, comme son nom l’indique, est un pain fait à partir d’un mélange de mil et de blé. L’idée semblait bonne, le nom bien trouvé. Mais les Sénégalais n’ont pas suivi. C’est une drôle d’idée que de penser qu’on peut imposer une tradition alimentaire par décret.
Par contre, les Sénégalais ont redécouvert à cette occasion le tapalapa ou « pain de brousse » qu’ils avaient oublié. La recette est bien connue des gens des campagnes. On mélange à la farine de blé, de mil et de maïs, parfois de niébé (une des légumineuses consommées en Afrique de l’Ouest), de la levure et on pétrit jusqu’à l’obtention d’une pâte à laquelle on donnera deux temps de fermentation (pointage et apprêt). Les pâtons sont allongés de telle sorte qu’ils ont l’air de vouloir faire concurrence à la baguette, appelée ici toubab (nom que les Africains donnent aux Blancs). Les tapalapas sont cuits au four à bois.
Ces pains ont donc refait leur apparition dans le paysage urbain et rappelé qu’ils avaient existé au Sénégal bien avant que les colons français ne s’y installent et n’imposent leurs mœurs alimentaires. Préparés dans les foyers, les tapalapas sont conduits tôt le matin vers Dakar et mis en vente aussitôt sortis de leur carton, au coin de la rue.