carasau ou carta da musica
Forme : papier à musique de 15 à 40 cm de diamètre
Pays d’origine : Sardaigne
Marque de fabrication distinctive : méthode de cuisson particulière (carasatura) qui permet de rendre le carasau particulièrement croquant
Catégories : (1 et 4) très nombreux représentants de ces feuilles de pain qui sont parfois à la base de la préparation de feuilletés comme en Tunisie avec la brick ou en Turquie avec le börek
Signe particulier : pain que les bergers emportent dans leur transhumance ; appelé carta de musica en raison du son particulier qu’il rend quand on le met sous la dent
Ingrédients : farine de blé dur ; semoule de blé dur ; levure de boulanger ; sel ; eau tiède
Sardaigne
L’origine du carasau, appelé ainsi en raison de son mode de cuisson particulier (carasatura), appartient aux âges obscurs sardes. Le fait que les archéologues en aient retrouvé traces en fouillant sur les sites des nuraghes, ces sortes de tour de guets, présentes également en Corse, et qui remonteraient à l’âge du bronze moyen (quelques 2000 ans av. J.-C.), suffit à nous prouver qu’il s’agit là de l’un des très vieux pains du pourtour méditerranéen.
La préparation du carasau était l’affaire exclusive des femmes avant que les boulangeries artisanales ne fassent leur apparition. Elles préparaient de fines feuilles de semoule ou de farine de blé, parfois d’orge, qu’elles faisaient cuire au four deux par deux et qu’elles aplatissaient au besoin à l’aide d’une longue pelle en bois. Une fois retournées puis défournées, il s’agissait alors de les détacher à l’aide d’un couteau et de les recuire séparément, procédé appelé carasatura, d’où le nom de ce pain sarde.
Pour un peuple de bergers, pouvoir disposer d’un pain capable de se conserver des mois durant était évidemment une nécessité impérieuse. Avant de le consommer durant leur longue transhumance, les bergers l’humectaient ou le trempaient. On le trouve aujourd’hui dans le commerce sous le nom de pane guttiau.