paska

Le monde orthodoxe célèbre Pâques avec ferveur. En Ukraine, on prépare, dans chaque famille, le paska avec un soin extrême. La femme à qui échoit cette tâche doit adopter une posture morale irréprochable, la maisonnée demeurer en paix pour ne pas influer sur le développement du pain. Il faut éviter que les voisins ou des étrangers n’entrent dans la maison : l’un d’eux pourrait jeter le mauvais œil au pain de Pâques. L’idée est ici que l’avenir de la communauté est directement assujetti à la qualité « morale » du paska. Le pain de Pâques doit être « bon », mais dans une acception plus spirituelle que gastronomique.

La confection du paska nécessite d’avoir reçu de la génération précédente, une « transmission », un savoir-faire et le sens de ces gestes immémoriaux. Il s’agit moins ici de faire un pain de Pâques que de profiter de sa confection pour s’amender, se transformer ainsi qu’il est dit en 1 Corinthiens 5, 6 à 8 : « Purifiez–vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. »

C’est évidemment au sens métaphorique qu’il faut entendre ici le mot « levain », le pain ukrainien, à la différence du pain de Pessa’h du peuple juif, contenant un principe fermentaire ajouté. Que contient-il encore : de la farine de froment, de l’eau tiède, des œufs, du beurre, du sel et du sucre. Laissée reposée jusqu’à doubler de volume, la pâte est divisée en 3 pâtons. Les deux premiers sont façonnés en disques du diamètre d’un moule haut de forme et graissé, puis placé l’un sur l’autre à l’intérieur de celui-ci. Avec le dernier, on forme des bandes qui sont tressées et qui viennent comme « coiffer » le paska ; mais également différents éléments décoratifs (croix, éléments végétaux, etc.) Le dessus est doré à l’œuf et le pain enfourné à température modérée 45 minutes. Le paska est ensuite porté à l’église où il sera béni à la suite de la messe de la Résurrection.