taguela
Forme : celle d’un pain rond et plat
Pays d’origine : Sahara central
Marque de fabrication distinctive : cuit dans le sable
Catégories : (2 et 7) dans la grande famille des pains plats, il est celui qui ne sort ni d’un fournil, ni d’une cuisine. Il est une spécialité des Touareg, les hommes bleus du désert, comme le gurs est celle des nomades de la région du Qatar
Signe particulier : elle accompagne un ragoût confectionné avec ce que Dieu ou les djinns du désert auront pourvu
Ingrédients : farine de mil ou de blé ; sel ; eau tiède
Sahara central
Les gens du désert ont aussi leur pain. Sa confection réclame, bien entendu, qu’on sache tirer parti des moins et des plus que vous offre ce monde dépouillé jusqu’à l’os. Les Occidentaux qui partent à la rencontre d’eux-mêmes et choisissent ce grand miroir de sable pour s’y contempler, ont ainsi pu goûter à la joie toute simple de préparer ces grosses galettes de blé ou de mil. L’expérience de mastiquer des bouchées de pain où se mêlent la cendre qui lui colle encore à la peau, voire le sable où il a cuit, est inoubliable.
La réussite de la taguela touareg va dépendre alors essentiellement de la qualité du feu qu’on aura réussi à démarrer au milieu du désert. Si on a préparé ce feu avec de la bouse de dromadaires, des brindilles et du branchage, on devra prendre soin d’en écarter les parties qui n’ont pas encore brûlé ou les braises trop grosses au moment de confectionner ce four naturel. L’idée est ici d’éviter que les galettes, durant la cuisson, ne se trouvent en présence d’une source de chaleur trop intense et ne brûlent.
Il s’agit alors, à proximité du foyer, de creuser dans le sable une cavité plus large que le diamètre de la taguela, et suffisamment profonde pour y accueillir les cendres et les braises qu’on aura retirées du feu. Ce trou constitué, on y place la galette dont on aura fait rapidement sécher la peau au contact du feu pour éviter que le sable ne s’y colle ; on la recouvre d’une couche de sable et d’une bonne épaisseur faite de petites braises et de cendre. On laisse la galette à cuire une trentaine de minutes ; puis on la retourne en renouvelant par la même occasion les braises. Enfin cuite, la galette est rincée à l’eau et soumise à un examen attentif qui doit permettre d’en éliminer les parties qui, malgré les précautions prises, auraient brûlé.