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t’anta wawa

Le tour du monde en 80 pains | t’anta wawa

Forme : poupée de pain

Pays d’origine : Pérou

Marque de fabrication distinctive : pain sucré, voire même gâteau parfumé à la camomille, au fenouil et à l’anis

Catégories : (10) ces « poupées de pain » se retrouvent dans différents cultes rendus aux saints et aux morts, en Amérique latine (Pan de los muertos) comme en Europe (les lazaroudia en Grèce, les colaci en Roumanie).

Signe particulier : ils prennent la forme d’animaux ou d’êtres humains à tous les âges de la vie

Ingrédients : farine de froment ; levure de boulanger ; sucre ; cannelle ; graines de sésame ; œufs ; beurre ; lait ; vanille ; eau

Le tour du monde en 80 pains | Pérou

Pérou

Comme toutes les « poupées de pain » offertes aux morts, les t’anta wawas illustrent l’idée que les morts ne sont pas morts. Même morts, il faut continuer à les nourrir. On le fait à l’occasion de fêtes bien particulières, comme la Toussaint, le Jour des morts, la saint Nicolas, Noël, la Semaine sainte, le Carnaval, etc. Au cours de rituels religieux ou laïques, les vivants viennent payer ainsi une sorte de tribut à ceux qui ont été retranchés de la communauté. Ces pratiques se retrouvent dans différentes aires culturelles. Peut-être les Egyptiens sont-ils les premiers à les avoir initiées ? Les archéologues ont ainsi exhumé dans les tombes situées sur la rive occidentale du Nil des pains sensés avoir accompagné les morts dans leur voyage d’éternité.

Ces pains salés ou sucrés, parfois presque des gâteaux, prennent symboliquement les traits du défunt dont il s’agit d’honorer la mémoire. Il peut s’agir de poupées de pain évoquant un adulte, un enfant, voire un nouveau-né, disparus ; ou alors un animal comme le lama, le cheval, le taureau, la colombe, etc. La figurine de pain est alors déposée sur l’autel arrangé pour l’occasion sur la tombe du défunt. Les vivants se rassemblent et adressent un signe fort à celui qui n’est plus. Le pain « nourrit » le rite : en même temps qu’il apporte au mort ce message de la part des vivants, il fait réapparaître celui-ci sous la forme de cette poupée allongée parmi les fleurs et les cierges allumés pour l’occasion.

Traditionnellement, ce sont les femmes qui se chargeaient de confectionner ces poupées de pain, mais les boulangers ont désormais pris le relais. Ils participent même à des Concours Nationaux de t’anta wawas organisés par le Musée National de la Culture Péruvienne (le premier a eu lieu en 1996).