anpan
Forme : petit pain rond farci
Pays d’origine : Japon
Marque de fabrication distinctive : plus proche d’une viennoiserie, fourrée avec une pâte de haricot rouge
Catégories : (9) parmi les petits pains fourrés ou farcis, il est proche du baozi chinois et de l’empenada d’Amérique latine
Signe particulier : il fut conçu par un samouraï désœuvré
Ingrédients : farine de froment ; levure de boulanger ; lait ; sucre ; sel ; œufs ; beurre
Japon
La tradition du pain au Japon date de l’arrivée des Portugais au XVIe siècle. Comme ils le nomment páõ, les Japonais adoptent le mot pan pour désigner les produits issus de la panification. Sans doute la douceur des pâtes utilisées justifierait qu’on range la majorité des réalisations de la boulangerie japonaise du côté des viennoiseries, voire des pâtisseries.
Mais l’usage que les Japonais font du korokepan (sorte de beignet garni de purée de pomme de terre) ou de l’anpan (garni de pâte de haricot rouge) nous porte à réviser quelque peu nos catégories. Il s’agit ni plus ni moins de petits sandwichs sucrés-salés dégustés à toute heure de la journée par une population extrêmement mobile et condamnée, pour cette raison, à une restauration flash.
Avec l’ère Meiji (fin XIXe et début XXe siècle), le Japon s’ouvre progressivement au monde. La culture ancestrale se fait plus perméable. Les vieilles institutions se modernisent ou disparaissent. Yasubei Kimura est un ancien samouraï récemment débarqué. Mis à la casse. Il comprend que les choses ne seront plus jamais ce qu’elles étaient. Il veut contribuer à sa manière à favoriser ces évolutions. Il ouvre à Tokyo une boulangerie où il crée et vend ces anpans qui font penser à de petites brioches fourrées au anko, une pâte de haricot rouge (azuki) ; elles connaissent vite un très grand succès. Un succès tel, d’ailleurs, que la forme du visage de Anpanman, le héros de l’un des dessins animés les plus populaires au Japon, fait irrésistiblement songer à notre anpan.