cassave
Forme : fine galette
Pays d’origine : Amazonie et Caraïbes
Marque de fabrication distinctive : confectionnée avec de la farine de manioc
Catégories : (1 et 6) si on remplace la farine de manioc par celle de maïs ou de blé, la cassave a une multitude de cousins et cousines en Amérique du nord comme en Amérique latine
Signe particulier : la pulpe de manioc contient un suc toxique qu’on doit d’abord extraire avant de pouvoir panifier
Ingrédients : farine de manioc ; sel ; eau
Amazonie et Caraïbes
Le premier pain que Colomb, très certainement, goûta lors de son premier voyage - lequel le conduisit, à la fin de l’année 1492, d’abord à San Salvador, puis à Cuba, et ensuite à Hispaniola (L’Espagnole), rebaptisée Saint-Domingue - fut la cassave de farine de manioc. Un peuple originaire d’Amazonie, établi sur ces îles bien avant les Espagnols, la prépara et en offrit à ces curieux visiteurs qui croyaient être arrivés au Japon.
La cassave ne ressemblait à rien de ce que leur palais européen avait jusqu’à ce jour apprécié. Il faut imaginer avec quelle méfiance le premier Espagnol porta un morceau de galette à ses lèvres et le regard de compassion de ses camarades. Mort pour l’Espagne ! Mais non. L’audacieux ne mourut point, bien que ne montrant pas un enthousiasme exagéré. L’équipage resta sur sa faim. Les marins remercièrent alors leurs hôtes avec circonspection. Ce furent cependant avec ces cassaves, notamment, venues enrichir leur provision, qu’ils reprirent la mer.
Le manioc est un arbrisseau fort répandu en Amérique latine. On réduit ses racines en une pulpe précautionneusement pressée et égouttée afin d’en extraire un suc toxique. On façonne à partir de cette pulpe des galettes très fines d’un diamètre conséquent (jusqu’à 1 mètre), qui évoque un peu le markouk libanais, et qui sont saisies sur des plaques chaudes. Elles sont ensuite découpées ou pliées de manière à pouvoir être transportées et conservées. C’est cette aptitude à bien se conserver qui avait très certainement décidé les Espagnols à les entreposer dans leurs galions, quand bien même leur goût n’avait pas fait l’unanimité parmi les hommes d’équipage. C’est encore avec les racines du manioc qu’on prépare cette fécule qui permet d’épaissir en cuisine certaines préparations : le tapioca.