catuto ou pain de pierre
Forme : galette ou pain plat
Pays d’origine : Chili, région de l’Araucanie
Marque de fabrication distinctive : les grains de blés sont broyés dans des mortiers
Catégories : (2) dans le monde des galettes amérindiennes, le catuto de blé des Mapuches côtoie la tortilla mexicaine et l’arepa colombienne, toutes deux de maïs, la cassave de manioc plus ancienne est partout présente
Signe particulier : c’est le pain de la communauté aborigène des Mapuches qui seraient quelques 600 000 installés au Chili et en Argentine
Ingrédients : grains de blé ; sel ; eau
Chili, région de l’Araucanie
Les Mapuches qui vivaient dans la région de l’Araucanie au Chili, avaient la réputation d’être de farouches guerriers. Ils ont tenu tête non seulement aux Incas, mais même aux Espagnols débarqués sur leurs terres. Et s’ils approuvèrent le projet du Français Antoine de Tounens de fonder le royaume d’Araucanie au XIXe siècle, ce fut parce que celui-ci semblait les mettre à l’abri des prétentions hégémoniques chiliennes.
Mais le royaume d’Araucanie fut, pour finir, reconquis ; les Mapuches parqués dans des réserves. Demeurèrent alors les très nombreux legs de leur très riche culture à la nation chilienne. Parmi ceux-ci, le pain de pierre ou catuto est, très certainement, l’un des ambassadeurs de ce peuple parmi les plus discrets et les plus populaires qui se puisse trouver au Chili.
Il s’agit d’une galette de blé semblable à l’arepa de maïs qu’on trouve plus au nord, ou la cassave de manioc, mais une galette de blé préparée aujourd’hui encore selon un procédé qui remonte aux âges les plus obscurs. Les grains sont en effet broyés par les femmes dans un mortier jusqu’à obtenir une farine grossière avec laquelle elles préparent la pâte de ce pain. Il s’agit alors de façonner des galettes qui seront cuites dans une marmite sur le feu ou frites ; elles accompagnent le poisson ou le cochayuyo, algue séchée qui se mange en salade ou qui sert à la préparation d’une soupe.